L’approche unique d’Angers en matière de recrutement suscite le débat
Le directeur sportif du SCO Angers, Laurent Boissier, a récemment révélé une stratégie surprenante et peu conventionnelle derrière les opérations de recrutement du club de Ligue 1. Malgré leur montée en Ligue 1 après avoir été promus de Ligue 2, le club n’a pas dépensé un seul euro en indemnités de transfert cette saison. À la place, Angers s’est exclusivement appuyé sur des transferts gratuits et des prêts pour renforcer son effectif. Cette révélation met en lumière les contraintes financières et l’ingéniosité du club.
Lors du mercato estival, Angers a recruté des joueurs tels que Jim Allevinah, Jean-Eudes Aholou et Haris Belkebla, tous arrivés gratuitement. Par ailleurs, Bamba Dieng a rejoint l’équipe en prêt depuis le FC Lorient, un club relégué en Ligue 2. Malgré la vente de Yan Valery à Sheffield Wednesday pour près de 500 000 €, le budget du club reste extrêmement limité. Cette situation financière a contraint Angers à adopter une approche minimaliste dans la construction de son équipe, sans aucun budget alloué aux systèmes traditionnels de scouting et de recrutement.
Dans une interview accordée à RMC Sport, Boissier a ouvertement abordé les défis rencontrés par le département de recrutement d’Angers, ou plutôt son absence. « Je suis tout seul ! Nous n’avons pas de cellule de recrutement, pas de données, pas de scouts », a-t-il avoué. Son rôle est uniquement soutenu par le président Saïd Chabane, l’entraîneur Alexandre Dujeux et le staff technique. Boissier a expliqué que les décisions finales concernant les signatures des joueurs sont prises de manière collaborative entre ces trois parties, garantissant que chaque choix est minutieusement évalué.
Cette approche solitaire du recrutement n’est pas entièrement nouvelle pour Boissier, qui avait déjà utilisé une stratégie similaire lorsqu’il travaillait à Nîmes Olympique. Cependant, son application dans un club de Ligue 1 comme Angers a attiré une attention particulière. Sans accès à des analyses de données avancées ou à un réseau de scouts, le club s’appuie fortement sur l’expertise de Boissier et sur les ressources limitées à leur disposition.
L’approche d’Angers soulève des questions sur la durabilité de la concurrence en Ligue 1 sans un investissement dans une infrastructure de recrutement plus solide. Si les méthodes économes du club mettent en lumière leur résilience et leur capacité d’adaptation, elles mettent également en évidence les défis auxquels les petits clubs sont confrontés pour rester compétitifs face aux disparités financières croissantes dans le football. Reste à voir si cette stratégie audacieuse portera ses fruits ou constituera un obstacle majeur pour le club.
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