Assister au match contre le HAC depuis une autre perspective, en dehors de la “Tribune Populaire” Tony Marek, m’a permis d’observer l’ambiance de Bollaert sous un nouvel angle. Ce que j’ai vu était accablant. Le cœur vibrant du stade semblait avoir perdu de sa vigueur, comme si son pouls s’était affaibli au fil du temps. Les problèmes étaient flagrants, s’imposant d’eux-mêmes.
D’un point de vue organisationnel, la répartition des supporters était déséquilibrée. Une forte densité se trouvait entre le rond central et le bord de la surface de réparation côté Delacourt, mais l’énergie était dispersée. Au centre, un groupe qui semblait être le dernier vestige des fervents supporters lensois tentait tant bien que mal de ranimer la ferveur. Sur la gauche, l’ambiance était encore plus éteinte, ressemblant à un rassemblement amorphe, seulement réveillé par les efforts incessants du KSO. Mais la cohésion manquait cruellement—cette unité qui faisait autrefois la force du kop avait disparu.
Visuellement, le désordre régnait. Au lieu d’une force unifiée, le kop était noyé sous des bannières de toutes les couleurs, chaque groupe semblant plus soucieux d’affirmer sa propre identité que de contribuer à une image collective. Cette fragmentation ne se limitait pas à l’apparence ; elle se reflétait aussi dans l’implication générale. Les chants manquaient de synchronisation, et le soutien physique était décousu. Seule la partie droite de la tribune, rassemblant environ 1 000 à 1 200 supporters, parvenait à créer une véritable ambiance et une unité perceptible.
Le chant lui-même était frustrant, constamment en décalage avec le rythme du match. Les capos centraux, censés guider la foule, manquaient d’influence et ne parvenaient pas à animer la partie gauche, qui restait désespérément passive. L’organisation actuelle n’était tout simplement pas efficace. Un leader plus charismatique, capable de capter l’attention et de galvaniser les tribunes, devrait être repositionné au perchoir RT, où sa voix pourrait mieux unifier la section.
Certains remettront peut-être en question cette critique, mais si je m’exprime, c’est parce que je crois en la nécessité de retrouver ce qui a été perdu. Une véritable solution s’impose : rassembler les 1 000 supporters les plus engagés au centre, supprimer cette organisation fragmentée, unifier le système sonore et positionner les capos de manière plus stratégique de part et d’autre. Plus important encore, une seule bannière devrait représenter tout le kop—il est temps de dépasser les identités individuelles et de retrouver l’unité qui a jadis fait de Bollaert une forteresse. Plutôt que de se disperser, il faut se rassembler et reconstruire cette ferveur qui a autrefois fait vibrer ces tribunes.